Le rôle essentiel (et souvent sous-estimé) d’une animatrice périscolaire
Avant la cloche du matin et juste après celle de l’après-midi, une autre école prend le relais : celle de l’épanouissement ludique, de l’écoute bienveillante et de la créativité sans borne. L’animatrice périscolaire est cette figure discrète mais indispensable qui accompagne les enfants au-delà du cadre académique. Elle fait le lien entre la sphère éducative et la vie en collectivité, avec tact, patience et un sacré sens de l’organisation.
Mais alors, comment devient-on animatrice périscolaire ? Quels diplômes sont requis ? Et surtout, quelles sont les opportunités d’évolution dans ce métier que beaucoup découvrent un peu par hasard, mais qui en passionne plus d’un une fois dedans ? Rassemblons nos crayons de couleur (et quelques repères pédagogiques), et plongerons ensemble dans l’univers de l’animation périscolaire.
Qu’est-ce qu’une animatrice périscolaire ? Une touche-à-tout de génie
L’animatrice (ou l’animateur, bien sûr !) périscolaire intervient généralement durant les temps situés en dehors des heures de classe : en matinée, sur la pause déjeuner, après l’école ou encore lors des activités du mercredi. Elle encadre les enfants dans des structures diverses (écoles primaires, centres de loisirs, accueils périscolaires municipaux) et propose des activités éducatives adaptées à chaque âge.
Mais ce n’est pas « juste » jouer avec des enfants ou surveiller une cantine. C’est comprendre les enjeux éducatifs, favoriser l’autonomie, développer le vivre-ensemble, et bien souvent, offrir à chaque enfant un espace bienveillant où il peut s’exprimer librement, au-delà des bulletins de notes. C’est, finalement, devenir un repère, un guide, un « adulte positif » parmi d’autres.
Les missions quotidiennes d’une animatrice périscolaire
Loin d’un emploi de figuration ou d’appoint, le métier d’animatrice périscolaire implique une polyvalence impressionnante. Voici un aperçu des tâches concrètes auxquelles elle peut être confrontée :
- Préparer, animer et encadrer des activités ludiques, artistiques, sportives ou culturelles adaptées à l’âge des enfants
- Assurer la sécurité physique et morale du groupe, en intérieur comme en extérieur
- Mettre en œuvre les règles de vie collective et impulser un climat bienveillant
- Accompagner les enfants pendant les temps de repas ou de repos
- Communiquer avec les parents, l’équipe enseignante et les coordinateurs périscolaires
- Participer à l’élaboration de projets pédagogiques avec les collègues
Et bien entendu, il y a ce que l’on ne lit pas toujours dans les fiches de poste : consoler une larme après une chute, improviser une chasse au trésor un jour de pluie, gérer 18 niveaux sonores simultanément, tout en gardant le sourire… et sa voix !
Quels diplômes sont requis ?
Bonne nouvelle : devenir animatrice périscolaire ne nécessite pas forcément un long cursus académique. Il existe plusieurs voies d’accès, en fonction de votre âge, de votre expérience ou de votre projet professionnel. Voici les diplômes les plus fréquemment demandés :
Le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur)
C’est le sésame incontournable du monde de l’animation volontaire. Accessible dès 16 ans (formation théorique possible à partir de 17 ans), il permet d’animer légalement des enfants et adolescents dans le cadre non professionnel (centres aérés, colonies, accueils périscolaires municipaux).
Le BAFA se compose de trois étapes :
- Un stage de formation générale (8 jours)
- Un stage pratique dans une structure d’animation (14 jours)
- Un stage d’approfondissement ou de qualification (6 à 8 jours)
Bien que non professionnel, le BAFA est très valorisé par les employeurs dans le secteur socio-éducatif. C’est aussi une belle porte d’entrée vers d’autres métiers sociaux si vous êtes dans une phase d’orientation ou de reconversion.
Le CAP Petite Enfance (devenu CAP AEPE : Accompagnant Éducatif Petite Enfance)
Plus professionnalisant, ce diplôme donne accès à divers postes en lien avec l’enfance : crèches, haltes-garderies, écoles maternelles mais aussi périscolaire. Il est particulièrement utile si vous souhaitez travailler à temps plein dans la petite enfance, ou viser à terme un poste plus stable dans le domaine.
Le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport)
Ce diplôme de niveau bac peut être obtenu en alternance ou formation continue. Il forme des professionnels de l’animation capables de mener des projets éducatifs complets. Il est très prisé pour évoluer rapidement dans le métier ou accéder à des postes de coordinateur ou directeur d’accueil périscolaire.
D’autres parcours possibles
Des diplômes comme le Bac Pro ASSP (Accompagnement, Soins et Services à la Personne) ou les formations d’auxiliaire de puériculture peuvent également constituer des tremplins intéressants pour ceux et celles qui souhaitent graviter dans la galaxie de l’enfance et de l’accueil collectif.
Quelles qualités pour réussir dans le métier ?
On ne naît pas animatrice périscolaire, on le devient… mais certaines qualités rendent la vocation plus naturelle !
- Une grande capacité d’écoute (même après une journée marathon de « Pourquoi ? »)
- Beaucoup, beaucoup de patience (surtout quand on joue pour la 12e fois au Loup glacé)
- Un sens de l’organisation redoutable (les transitions entre activités sont cruciales)
- Une créativité débordante (un rouleau de papier toilette peut devenir… un château !)
- Le goût du travail en équipe (car on ne construit pas un projet éducatif seul)
Et bien sûr, une vraie passion pour le contact avec les enfants. Dans ce métier, la passion est souvent plus forte que les horaires atypiques ou les contraintes logistiques.
Les conditions d’emploi : du temps partiel à la titularisation
Il est important de savoir que le métier s’exerce souvent à temps partiel, notamment dans les mairies qui recrutent sur les temps périscolaires précis. Cela signifie donc des journées fractionnées, et des contrats souvent à durée déterminée dans un premier temps.
Cependant, avec de l’expérience, des diplômes et un peu de mobilité, il est tout à fait possible de cumuler plusieurs structures (écoles + centre de loisirs par exemple) ou de candidater à des postes à temps complet, voire de passer les concours de la fonction publique territoriale :
- Adjoint territorial d’animation
- Animateur territorial
- Directeur d’ACM (Accueil Collectif de Mineurs) avec un BPJEPS ou un diplôme équivalent
Quelles perspectives d’évolution ?
En effet, ce qui au début ressemble à un « job étudiant » ou une activité temporaire peut vite se révéler être un vrai projet professionnel. Beaucoup d’animatrices périscolaires choisissent de se spécialiser ou de monter en compétences. Par exemple :
- Se former à la gestion de projets pédagogiques (BAFD, BPJEPS, DEJEPS)
- Devenir coordinatrice d’accueil périscolaire pour piloter une équipe et un projet global
- Passer un concours de la fonction publique pour pérenniser son emploi et évoluer dans une structure municipale
- Changer de branche vers l’éducatif ou le médico-social, grâce à leur expérience terrain (ex : éducateur de jeunes enfants, assistant maternel, etc.)
C’est un métier tremplin pour qui souhaite s’engager durablement auprès de l’enfance… ou explorer d’autres horizons éducatifs avec une solide expérience humaine dans les bagages.
Travailler tout en se formant : une voie accessible
Enfin, pour celles et ceux qui souhaitent se former tout en occupant un poste d’animation, sachez que de nombreux dispositifs existent : contrats en alternance (notamment pour le BPJEPS), formations financées par les collectivités, VAE (Validation des Acquis de l’Expérience)…
Vous n’avez pas besoin de tout savoir ou de tout maîtriser dès le départ. L’important, c’est d’aimer ce que vous faites et de vouloir apprendre encore.
Et si ce métier révélait votre vocation ?
Accompagner un enfant dans ses premiers pas vers l’autonomie, capter son attention par le jeu, l’histoire ou l’activité, faire grandir « l’être social » qui sommeille en lui… Voilà ce que permet, au quotidien, le rôle de l’animatrice périscolaire. Un métier généreux, souvent discret mais profondément structurant, tant pour les enfants que pour celles et ceux qui l’exercent.
Alors, jeune bac pro ASSP en quête de contact humain, étudiant hésitant entre le BAFA et une licence en sciences de l’éducation, ou reconverti en devenir désireux de sens : si vous aimez créer du lien, encourager, structurer et faire briller les enfants en dehors des cours… Peut-être que vous venez de trouver votre voie.
Et comme le dit souvent une collègue animatrice pleine de sagesse : « Le plus chouette dans ce boulot ? Ce sont les enfants qui vous réapprennent à être curieux du monde chaque jour. »
